Comment différencier une baisse de libido d'une orientation asexuelle ?
L'injonction au désir sexuel : une pression de la société
Dans notre société, le désir sexuel est souvent considéré comme un signe de vitalité et de normalité. Nous sommes exposés à des images et des messages véhiculant l'idée que l'attirance physique et l'activité sexuelle sont des éléments incontournables de la vie épanouie. Les films, les séries, les publicités, ainsi que les réseaux sociaux regorgent de représentations de couples passionnés et d'une sexualité intense. Face à cette pression, beaucoup de personnes se sentent démunies lorsqu'elles n'éprouvent pas ou peu de désir sexuel. Elles peuvent se demander : "Suis-je normal(e) ? Est-ce que quelque chose ne va pas chez moi ?"
Or, le désir sexuel n'est pas une constante universelle. Il peut fluctuer au cours de la vie, être influencé par des facteurs internes et externes, ou encore être absent. Comprendre la diversité des vécus autour du désir sexuel permet de sortir de cette injonction et de prendre en compte la réalité des expériences individuelles.
Perte de libido : comprendre les causes médicales, psychologiques et faire la différenciation avec l'asexualité
La perte de libido, c'est-à-dire une diminution marquée du désir sexuel, peut survenir pour de nombreuses raisons. Il est essentiel de différencier une perte de libido temporaire d'un manque de désir chronique ou permanent. Mais il est également important de comprendre comment différencier la perte de libido de l'asexualité, qui est une orientation sexuelle à part entière.
Les causes médicales
Plusieurs facteurs physiques peuvent influencer le désir sexuel :
Les fluctuations hormonales :
Une baisse des hormones sexuelles, comme la testostérone chez les hommes et les œstrogènes chez les femmes, peut réduire le désir sexuel. La ménopause, l'andropause ou les déséquilibres hormonaux peuvent être en cause.Les maladies chroniques :
Le diabète, les maladies cardiaques, les troubles thyroïdiens, ou encore les douleurs chroniques peuvent affecter la libido.Les médicaments :
Certains traitements, comme les antidépresseurs, les anxiolytiques, ou encore les pilules contraceptives, peuvent entraîner une diminution du désir.La fatigue et le stress :
Le corps en état de stress chronique ou épuisé a souvent d'autres priorités que la recherche de plaisir sexuel.
Les causes psychologiques
Le mental joue un rôle crucial dans le désir sexuel. De nombreux facteurs psychologiques peuvent impacter la libido :
L'anxiété et la dépression :
Ces troubles psychiques peuvent s'accompagner d'une baisse d'intérêt pour des activités généralement agréables, y compris le sexe.Les traumatismes :
Des expériences passées de violence sexuelle ou de relations abusives peuvent laisser des traces émotionnelles profondes et affecter le désir sexuel.Les problèmes relationnels :
Les tensions, les conflits ou la communication difficile dans le couple peuvent nuire à l'intimité et au désir.L'image de soi :
Un manque de confiance en soi, une perception négative de son corps, ou des complexes peuvent freiner l'envie de partager des moments intimes.
Différencier la perte de libido de l'asexualité
Il est essentiel de comprendre la distinction entre une perte temporaire ou chronique de libido et l'asexualité, qui est une orientation sexuelle. Si une personne connaît une baisse de désir liée à des facteurs médicaux ou psychologiques, le désir peut être rétabli une fois ces causes traitées. Cependant, une personne asexuelle, elle, ressent rarement ou jamais de désir sexuel, quel que soit le contexte.
La perte de libido est généralement liée à un événement particulier ou à une phase de la vie (stress, fatigue, traitement médical, problèmes relationnels, etc.) et peut être réversible.
L'asexualité est une orientation sexuelle stable, où la personne ne ressent pas de désir sexuel, indépendamment des facteurs extérieurs. Les personnes asexuelles peuvent néanmoins éprouver de l'attirance romantique et avoir des relations affectives épanouissantes, mais sans besoin de sexualité.
Ainsi, si vous vous interrogez sur votre situation, il peut être utile de prendre le temps de réfléchir à vos ressentis sur le long terme, et de consulter un professionnel de la santé ou un sexologue pour faire la distinction.
L'asexualité : une orientation sexuelle distincte du manque de désir
Contrairement à une perte de libido temporaire ou circonstancielle, l'asexualité est une orientation sexuelle dans laquelle une personne ne ressent pas ou très peu de désir sexuel, de manière constante et indépendante des facteurs médicaux ou psychologiques. Les personnes asexuelles peuvent ressentir de l'attirance romantique et avoir des relations de couple épanouissantes, mais elles n'éprouvent pas le besoin d'avoir des relations sexuelles.
Il est important de comprendre que l'asexualité n'est ni un trouble ni une pathologie à "soigner". C'est une manière d'être, tout aussi valable que les autres orientations sexuelles. De nombreuses personnes asexuelles peuvent tout de même ressentir des sensations de plaisir physique ou avoir des relations intimes, mais cela n'est pas motivé par le désir sexuel.
Que mettre en place au sein du couple ?
Lorsqu'un des partenaires ressent une baisse de libido ou est asexuel(le), il est essentiel d'ouvrir le dialogue et de chercher des solutions ensemble, sans jugement ni pression.
La communication :
Parler de ses ressentis, de ses frustrations et de ses besoins est la première étape. Il est important que chacun se sente écouté et compris mais aussi qu'aucun des partenaires ne se sentent forcé de se soumettre au désir de son ou sa partenaire.Réévaluer les attentes :
Redéfinir ce qu'est l'intimité dans le couple. Cela peut inclure des gestes tendres, des câlins, ou des activités partagées qui renforcent le lien émotionnel sans nécessairement impliquer de rapports sexuels.Chercher des alternatives :
Pour les couples où l'un des partenaires souhaite maintenir une vie sexuelle active, il peut être utile d'explorer des formes d'intimité différentes ou de discuter d'autres moyens de répondre aux besoins de chacun. Cela peut passer par une intimité personnelle qui permet de gérer ses propres désirs sans les imposer à sa moitié. Mais aussi par exemple par le fait d'ouvrir le couple mais seulement si les deux partenaires sont en accord avec cette idée.Accompagnement thérapeutique :
Consulter un sexologue ou un thérapeute de couple peut aider à mieux comprendre les causes de la baisse de désir et à trouver des solutions adaptées à chaque situation. Cet accompagnement pourra être bénéfique en vous aidant à comprendre la situation, à déconstruire les idées reçues et à trouver un équilibre relationnel qui respecte les besoins et les désirs de chacun.
Conclusion
Le désir sexuel, sa présence ou son absence, est un sujet complexe et profondément personnel. Il n'y a pas de norme universelle en matière de libido. Chaque personne est unique, et les variations du désir sexuel ne sont ni une faute ni une anomalie. Il est normal d'expérimenter des hauts et des bas dans sa libido, et il est tout aussi normal de ne pas ressentir de désir sexuel du tout.
Ce qui compte, c'est de ne pas culpabiliser et de reconnaître la diversité humaine. Des solutions existent pour ceux qui souhaitent comprendre et travailler sur leur désir, mais cela ne signifie pas que tout manque de désir doit être "corrigé". Il s'agit avant tout de trouver un équilibre, au sein de soi-même et dans la relation, qui permette à chacun de se sentir respecté et épanoui.
Vous avez besoin d'un coup de pouce pour trouver des solutions pour améliorer votre sexualité ?